Jean-François Dinant : Nextconomy

Jean-François Dinant

hrmeetup.© podcast #481 – Jean-François Dinant – Nextconomy.

À notre micro Jean-François Dinant nous partage son parcours et nous parle de Nextconomy, un média qui rédige et produit du contenu autour du thème de l’avenir du travail.

En ce moment avec un focus et un gros travail, une étude bientôt disponible, concernant les freelances.

« Les freelances sont comme un éléphant dans la pièce…il faut arrêter!« 

« Il faut une vision ou une stratégie pour ses talents externes« 

Dans cette interview Jean-François Dinant nous explique aussi la différence faite entre « Gig Economy » / « Talent Economy« 

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Si vous êtes copywriter freelance passionné par le monde RH et le futur du travail, francophone, et que vous avez LA belle plume : Jean-François recherche des collaborateurs.

Un podcast un peu plus long que nos 30 minutes de moyenne habituelles mais les échanges sont tellement riches avec ce passionné de communication que je n’ai pas souhaité écourter l’interview et je dois avouer que nous n’avons pas peu aborder tous les thèmes que je souhaitais aborder avec lui.

Lors d’une prochaine interview, qui sait ? À moins que, avec notre support, Nextconomy ne sortent bientôt son propre podcast sous ses couleurs !

Note : Ce podcast est disponible en format vidéo (liens dans le séquençage de l’épisode) et pour cette version nous n’avons presque pas appliqué de coupures pour garder un maximum d’authenticité. Dites nous si vous appréciez cette approche mais en vous proposant les deux types de formats : un audio avec plus d’édition, et une vidéo plus « brute », nous devrions rencontrer les attentes de tous et toutes.

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Si vous êtes sourds ou malentendants, nous commençons aussi, quand nous avons les ressources nécessaires, à retranscrire nos podcasts en textes. Vous retrouvez le texte ci-dessous.

Écoutez ce podcast via notre chaîne Youtube :

Séquençage du podcast avec Jean-François Dinant :

  • 00:20 Introduction
  • 00:34 Du rêve d’adolescent à ce jour : aligné ?
  • 03:00 Comment on passe de la communication aux monde RH ?
  • 05:41 Pour quelle(s) société(s) travailles-tu ?
  • 07:42 Le défit ?
  • 09:06 Depuis quand Nextconomy existe ?
  • 09:38 Où est actif Nextconomy ?
  • 10:26 Une réponse à un besoin spécifique sur le marché Belge ?
  • 11:44 Et les intrapreneurs ?
  • 13:21 La fin du CDI et l’Uberisation du contrat de travail ?
  • 15:07 Comment fonctionne Nextconomy ?
  • 16:17 Quel type de contenu ?
  • 18:51 Les coworking et le futur du travail
  • 21:14 Les valeurs et le « Value-Washing »
  • 22:39 De la théorie à la mise en pratique, plus d’aptitudes aux changement après la pandémie ?
  • 24:26 La pénurie des talents, une note salée ?
  • 25:36 Changements et agilité
  • 27:22 Le futur du travail : le lien vers le site Internet pour la newsletter
  • 28:29 Nos trois questions RH : quelle est ta vision du RH ?
  • 31:43 Un effet Waouh !
  • 33:47 Un message pour tous les RH/DRH/Patrons qui nous écoutent
  • 34:57 Clôture du podcast

Ou écoutez ce podcast avec Jean-François Dinant via InstagramTV :

Transcription du podcast de l’épisode :

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00:00 Michel Godart : Ce projet podcast est une initiative de l’ASBL « The Podcast Factory Org » avec le sponsor de transforma bxl, innovation playground, et vous retrouver tous les épisodes sur le site what’s your story.be

00:14 Jingle intro: Recherche de fréquence radio (mode anciens postes de radio : grésillements), une chaîne se capte et le son se stabilise : on entend « You’r listening The Podcast Factory ».

00:20 Michel Godart : Bienvenue pour un nouvel épisode hrmeetup, votre podcast sur les passions au travail et les ressources humaines en général. J’ai devant moi Jean-François Dinant, merci de me faire confiance et de venir à mon micro tout d’abord Jean-François.

00:32 Jean-François Dinant : Oui, bonjour Michel, salut !

00:34 Michel Godart : On a une question traditionnelle, tu la connais parce que je sais que tu as écouté pas mal de nos podcasts et de nos capsules. C’est : de ton rêve d’adolescent à ce jour, que s’est-il passé et puis surtout, la clé de la question c’est, est-ce que tu es aligné avec ce rêve d’adolescente ? Là je m’attends toujours à tout hein, lorsqu’on pose cette question…

00:51 Jean-François Dinant : Bah j’avoue que la question je l’avais avant donc j’y ai un petit peu réfléchi. Et en fait je dois être honnête qu’un, vraiment un rêve d’adolescent, je ne suis pas certain que j’en avais un très trempé, très défini. Parce que ce que je me souviens c’est que, dans le temps j’étais déjà assez créatif, je me vois en fait faire des dessins à base d’objets qui étaient autour de moi, faire des du contour etc… Enfin c’est ce côté créatif, je pense, était déjà là. Et ce que je me souviens aussi, j’étais dans l’enseignement Freinet en fait, à Bruxelles. Donc un enseignement, on était (Michel : Je connais bien) qui est vraiment centré sur l’enfant et un petit peu décalé mais très enrichissant. Et là je me souviens aussi qu’on devait toujours élire un président dans la classe et c’est toujours : « bon, c’est Jean-François, Jean-François », alors je ne sais pas quel rapport je dois faire avec ça, parce que je n’ai pas envie d’être présent de quoi que ce soit aujourd’hui… Mais c’était assez marrant. Donc ça je me souviens, ce sont tous ces petits souvenirs là, qui n’en font pas un rêve évidemment. Ce que je sais c’est que je n’étais pas matheux non plus, moi je ne suis pas dans les maths, dans la famille ce n’est pas vraiment… Je suis plutôt d’une famille de « com » en fait. Et donc ça je pense ça a grandi en moi, aussi un grand-père à la RTBF, j’ai une sœur qui est journaliste, mon père était un homme de « com » aussi. Ce qui n’empêche pas que tu arrives en fin de reto et en fait moi j’avoue que je ne savais pas ce que je voulais faire.

02:13 Michel Godart : En tout cas tu t’exprimes déjà bien, on sent qu’il y a de la com derrière dans le bagage familial. 

02:18 Jean-François Dinant : Et voilà, ce qui m’a amené en fait à des études de relations publiques à Bruxelles (Michel : D’accord). Ce qui me collait en fait parfaitement à la peau puisque c’est vraiment une direction à la fois économique et de communication évidemment, et puis relations de presse, voilà. Donc je me suis éclaté pendant ce graduat-là.

02:34 Michel Godart : Alors le monde de la presse tu connais bien, par définition.

02:37 Jean-François Dinant : Non parce que je ne suis pas resté dans la presse vraiment, c’est un monde tout à fait à part. J’ai un ami qui en a fait vraiment son métier et quand je vois, c’est du taf quoi, les relations presse ça se construit. Ça fait aussi 30 ans qu’il le construit et c’est aujourd’hui qu’il récolte en fait. Donc ce n’est pas…(Michel : Un long investissement) Une relation de presse ça ne se fait pas en « 1, 2, 3 » C’est clair. C’est un long investissement oui. 

03:00 Michel Godart : Alors comment est-ce qu’on en arrive avec un tel parcours dans le thème RH et dans le monde RH ? Raconte-nous un peu. C’est une surprise finalement de passer de la « com » en RH ? Non parce qu’on est autour de l’humain quelque part ? Donc…Il y a une clef déjà.

03:10 Jean-François Dinant : En fait la « com » chez moi c’est le fil rouge. Et tu vas me retrouver en fait dans plusieurs secteurs, si tu regardes un peu mon CV ou en tout cas ma page LinkedIn. Et grosso modo je suis passé par, j’ai démarré en fait dans les télécoms mais toujours dans la « com », mais au niveau télécommunication ou dans des boites de télécommunications. D’abord pour par l’opérateur national bien connu (Michel : Où j’ai fait aussi quelques années – Rires – on a ce point commun). Voilà, oui on en avait parlé effectivement. Puis un opérateur plutôt B2B américain qui existe toujours aujourd’hui. Voilà mais là le fil rouge était toujours la « com ». Puis j’ai fait quand même 10 ans d’automobile où là j’ai terminé comme porte-parole dans le secteur automobile. Donc toujours en plein dans la « com » et là effectivement relations presse. Et puis les RH effectivement, je suis arrivé chez un acteur dont le cœur bat à Anvers, un secrétariat social bien connu (Michel : On peut le citer hein) On peut le citer, ben voilà c’était chez SD, SD Work effectivement. Où, à ce moment-là, aujourd’hui ils sont très internationaux, mais à ce moment-là c’était encore voilà : la Belgique avec la Flandre et la Wallonie, et comment on va faire pour avancer à deux ? Et donc comme moi le pont que j’ai pu réaliser c’était entre la Flandre et la Wallonie, c’est ça qu’ils cherchaient en fait, un francophone qui puisse faire le pont. Enfin c’est exactement mon profil, puisque j’en ai fait aussi mon métier et qu’aujourd’hui en fait je suis bilingue. J’évolue dans une culture autant néerlandophone que francophone, donc ça fait une de mes forces aussi.

04:39 Michel Godart : Encore un autre point commun entre nous du coup !

04:41 Jean-François Dinant : Oui tout à fait. Et voilà donc ça c’était, c’est comme ça que je suis arrivé en fait dans les ressources humaines. Puis ce que SD touche, c’est aussi un acteur au niveau de service des ressources humaines oui.

04:50 Michel Godart : Et ma réponse à ma question du coup c’est qu’effectivement tu es quand même aligné avec qui tu es, tes fondements, tes valeurs, ton à ADN, ta passion ?

04:58 Jean-François Dinant : Oui je pense. Ouais exactement parce qu’en fait, ben « un » la communication je trouve ça tellement important et tellement vaste… et puis alors le fait de pouvoir le transposer en fait dans chaque secteur, et ça c’est excellent et ça enrichit à fond. Mais aujourd’hui j’arrive dans une phase dans ma vie où je me dis aussi : je dois pouvoir reconcentrer ça vers un ou deux secteurs maximums parce que pour finir on ne peut pas être spécialiste partout. Et donc voilà, ça c’est un peu le challenge pour l’instant chez moi, c’est de me reconcentrer puisqu’entre-temps je suis devenu indépendant. En 2016 j’ai quitté en fait le côté plus « corporate » parce que ça n’allait plus, ça n’allait pas, il y avait quelque chose qui n’allait pas chez moi, pour devenir indépendant et voilà, et vivre mon truc à moi.

05:41 Michel Godart : Mais on va comprendre mieux quand on va parler du corps d’activité qui t’occupe pour l’instant parce qu’il fait plein de liens avec ce qu’on vient de dire mais aussi avec le thème RH, on l’a déjà annoncé ! Alors, Jean-François, je vais d’abord, puisqu’on a dit qui tu es, te demander de nous expliquer de quoi on va parler et donc de quelle société pour qui tu travailles en ce moment ?

06:00 Jean-François Dinant : Je vais d’abord recontextualiser, c’est que j’ai deux casquettes, pour l’instant. Donc j’ai vraiment cette casquette de consultant en communication. Donc j’aide des PME, avec des entreprises, à mieux communiquer (Michel : Ce qui est essentiel, pour eux) ce qui est essentiel. A la base j’aidais en fait des sociétés plutôt néerlandophones à communiquer en français, à faire ce fameux pont comme je l’ai expliqué. Aujourd’hui c’est tous azimuts, un de mes principaux clients c’est plutôt donc une PME francophone, en Belgique francophone. Et la deuxième casquette c’est la casquette de rédacteur en chef de « Nextconomy » et « Nextconomy », nextconomy.be si vous êtes devant un écran vous avez la possibilité d’avoir le site, c’est une plateforme de connaissances qui fait le focus sur l’avenir du travail (Michel : Ah, voilà). Une thématique hyper importante…

06:49 Michel Godart : Et pleinement alignée que les HR 

06:51 Jean-François Dinant : Tout à fait, et pas qu’eux évidemment. Mais je pense que les responsable HR sont effectivement un des publics cibles. On a les freelances d’un côté mais donc on s’adresse aussi aux organisations qui, ben voilà, qui sont confrontées à la « Talent Economy » qui évidemment collaborent avec des freelances. Et puis là on voit effectivement qui s’occupe de ces freelances dans les organisations ? D’un côté les RH mais aussi « Procurement » du côté achat. C’est toute la discussion pour l’instant, à qui revient en fait ces responsabilités ? D’un côté l’acheteur plutôt pour le côté contractuel, et puis du côté humain tu as ressources humaines. Et puis on se rend compte aussi que dans les organisations, en fait il y a trop, ça se passe trop de manière organique. Et c’est le business en fait qui se dit « Ok, j’ai besoin de quelqu’un » et donc pour finir ce n’est pas structuré. Donc c’est un petit peu le combat.

07:42 Michel Godart : Mais on est déjà en plein dans un grand débat, c’est qu’en fait il y a un changement de paradigme énorme dans les sociétés et le premier de ces changements c’est : on commence à enfin casser ce que j’appelle les silos. On fait des ponts et donc les fonctions elles deviennent moins cadrées, dans une case à part, il y a des synergies qui se font, des activités transversales, des co-créations et donc finalement ça ne fait plus de sens d’avoir une casquette sur une seule personne ! C’est un peu à ça que vous êtes confronté si je comprends bien ?

08:11 Jean-François Dinant : Oui, oui. Et le grand défi c’est surtout réveiller le monde des organisations, le monde politique, et le monde académique, sur ce mouvement incroyable du freelancing en Belgique, enfin, mais partout dans le monde ! Et comme le dit Marleen, Marleen Deleu qui est la fondatrice de « Nextconomy ». Ben voilà, c’est un éléphant dans la pièce ! On le sait, les freelances sont là et personne ne fait rien, où très peu en tout cas. On sent, ça fait cinq ans qu’on existe, il y a cinq ans ben tout le monde nous regardais « Tiens, de quoi parle-t-il ? ». Aujourd’hui on sent que ça se réveille très fort et certainement du côté francophone. Comme d’habitude du côté néerlandophone enfin c’est un constat : ils sont quand même un peu en avance de ce côté-là, et c’est comme ça tout simplement, il y a deux vitesses, il n’y a pas de positif ou de négatif, mais voilà. Et du côté francophone on commence vraiment à sentir que ça se réveille.

09:06 Michel Godart : Tu viens de répondre indirectement à deux de mes questions qui sont planifiées, c’est le « où » et « quand ». Donc quand, c’est il y a 5 ans que « Nextconomy » existe

09:13 Jean-François Dinant : On faite nos cinq ans cette année effectivement oui.

09:14 Michel Godart : Voilà, cocorico pour vous c’est, le podcast sortira pour fêter un peu l’anniversaire (Jean-François Dinant : Oui parfait). Alors le « Où » ben tu expliquais que vous fonctionnez donc principalement sur les 3 régions, donc Bruxelles, francophones, néerlandophone. Germanophone également ? 

09:29 Jean-François Dinant : Non c’est vrai que ça c’est pas une de nos « com ». Donc la plateforme est disponible en français et en néerlandais, c’est un contenu gratuit aussi. 

09:38 Michel Godart : Et typiquement Belge ou à l’international ?

09:40 Jean-François Dinant : Les deux hein. On s’intéresse très fort évidemment au mouvement en Europe. Il faut savoir que la base notre plateforme est en fait aux Pays-Bas. Aux Pays-Bas on a « Zipconomy » et le fondateur Hugo-Jan Ruts au Pays-Bas c’est dit un jour « Voilà, je voudrais faire exactement la même chose mais au niveau Belge, pour créer, pour stimuler ce débat » et de là, la cocréation avec Marleen. Et c’est devenu donc « Nextconomy ». Donc si tu veux, en en back-office, on a les mêmes outils mais on travaille de manière quand même fort différente avec des sujets différents, parfois communs.

10:17 Michel Godart : Mais toutefois avec les valeurs et le même ADN !

10:19 Jean-François Dinant : Exact. Exactement le même ADN et c’est vraiment stimulé ce débat au niveau académique, politique, et au niveau de l’entreprise en fait, oui.

10:26 Michel Godart : Alors on a déjà pas mal dit de choses maintenant, ce qui va nous intéresser énormément dans le thème R c’est « comment ». Comment vous fonctionnez parce que ça va nous amener les questions sur les défis. On en a déjà cité un, entre autres, mais j’imagine qu’il y a… Enfin moi j’en vois bien d’autres déjà avant même que tu m’expliques ce que tu fais, j’ai déjà compris plein de choses qui font des connexions dans mon esprit. Donc je vais te demander un peu de nous expliquer comment la plateforme fonctionne et quel est son objectif. Mais avant, pourquoi est-ce qu’elle a été créée ? Pour répondre à quel besoin spécifiquement ? Tu as un peu expliqué hein, qu’il y avait une tendance de reprendre en charge une préoccupation qui était surtout du côté des Pays-Bas vers la Belgique. Mais par rapport au public Belge, à l’économie Belge, et ce qu’il y a quand même un constat d’un besoin spécifique ?

11:08 Jean-François Dinant : A fond. En fait c’est vraiment diriger le spotlight sur cette « Talent Economy ». Quelque chose d’important aussi, on essaie de distinguer la « Gig Economy » de la « Talent Economy » (Michel : Alors tu peux distinguer les deux ? Oui, voilà). La « Gig Economie » ce sont effectivement souvent des indépendants, ou pas hein, c’est le débat pour l’instant en Europe aussi de personnes qui sont plutôt dans un statut un peu forcé d’indépendant : donc on pense effectivement à tous ces courageux à vélo qui livrent des pizzas, ça c’est plutôt la « Gig Economy ». Nous on s’intéresse plutôt à la « Talent Economy » donc des gens, c’est vraiment, qui utilisent leurs connaissances en entreprise, les freelances en entreprise, oui.

11:44 Michel Godart : J’ai quand même envie de faire une parenthèse ou un petit clin d’œil à toute une autre catégorie que je vois quand même, et qui ne sont pas forcément au niveau de ceux qu’on dit « Ces braves gens qui me font du, qu’on force à être indépendant alors qu’ils livrent des pizzas ». Il y a ce qu’on appelle l’intrapreneurship aussi, donc ce sont des grosses structures, des grosses corporates qui se disent « On a un projet, mais ça fait plus de sens de le déléguer comme : avec un ingénieur en interne qui va être, qu’on va aider à prendre son indépendance » c’est un peu le même principe que le gars qui livre des pizzas où on force à être en indépendant mais avec un côté un petit peu moins négatif, si je peux dire dans l’image, parce que là c’est de « l’Intrapreneurship ». Vous considérez aussi cet aspect-là dans votre analyse ?

12:19 Jean-François Dinant : Bien sûr, parce qu’en fait on a une vue assez holistique (Michel : Voilà) et on parle beaucoup de total talent management ou une gestion totale des talents en entreprise. Et c’est ça qui ne se fait pas assez aujourd’hui, on est toujours dans un mode assez binaire où on employeur et employé… Mais non, l’entreprise aujourd’hui c’est tout à fait autre chose ! Et le nombre de talents qu’on peut définir qui interagissent dans cet écosystème qui est devenu l’entreprise, c’est assez incroyable. Mais il y a, je pense, une conscientisation à faire. Et de là je recoupe ta question c’est, c’est ça, le spotlight là-dessus c’est conscientiser les organisations aussi sur cette nouvelle économie et c’est ce nouveau type de collaborateurs, de talent, qui intègre les entreprises. Et on ne peut pas regarder à côté, ce n’est pas possible, l’entreprise qui ne considère pas en fait cette gestion totale et qui ne considère pas le freelancing à la « Talent Economy » aujourd’hui, c’est perdu d’avance parce que (Michel : Elle est en retard). Évidemment, vous allez accuser un retard assez incroyable et à un moment donné vous n’avez plus trouver les ressources pour faire avancer vos projets en fait.

13:21 Michel Godart : J’ai une connaissance à moi qui m’a sorti un jour quelque chose pour laquelle j’adhérais totalement, et je suis aligné assez avec lui, je pense que tu vas peut-être me rejoindre et c’est un peu comme ça que je comprends les choses ici dans ce que tu me racontes. C’est qu’en fait, le futur du monde du travail, c’est fini le contrat CDI… C’est l’ubérisation du contrat de travail ! Est-ce que c’est comme ça que tu vois les choses aussi ?

13:41 Jean-François Dinant : Non, je pense que c’est un mixte (Michel : Je te provoque un peu, volontairement mais…) non c’est un mix plus important. Le CDI sera toujours là, il est important, c’est… On ne dit pas, voilà, l’entreprise doit faire appel uniquement à des freelances et c’est là « Talent Economy » qui prend le dessus ! Non pas du tout. Le tout c’est de considérer que tout ça arrive, tout ça est un package qui arrive sur les organisations, dont les organisations vont avoir besoin.

14:03 Michel Godart : Mais tu ne crois pas qu’il y a quand même des secteurs qui particulièrement sont plus destinés à avoir ce genre de ubérisation du contrat de travail plutôt que de garder la vieille école du CDI ? 

14:11 Jean-François Dinant : Oui bien sûr hein. Il y a des nouveaux types d’organisations. Et on peut même parler de blockchain et de DAO, enfin ce sont des choses qui sont encore un peu difficiles à comprendre mais on arrive justement vers des structures d’organisation complètement flat où, à la limite, demain en fait des freelances ensemble pourrait créer une organisation via la blockchain pour en fait avancer en totale autonomie. Bon, ça c’est déjà 10 km en avant évidemment, mais voilà, pour montrer en fait qu’il y a des choses qui arrivent sur nous et il faut les regarder maintenant, il faut les analyser absolument. 

14:44 Michel Godart : Est-ce que je me trompe si je dis qu’on a déjà pris du retard de toute façon ?

14:47 Jean-François Dinant : Non je ne pense pas. Mais les choses vont très vite et donc je pense que pour les responsables RH, et pour tous nos publics, c’est pour ça qu’on est là aussi. Pour montrer et en fait inspirer par rapport à tout ça. Mais non, on n’est pas en retard, mais il faut vraiment y penser maintenant et être conscient de de ce changement oui

15:07 Michel Godart : Alors maintenant on va passer à la question importante que je venais de te prévenir, qui allait arriver, c’est le « comment ». Comment vous fonctionnez ? Qu’est-ce que vous proposez en aspect pratico-pratique ? Je suis une société, une « corporate », ou une PME, peu importe, comment est-ce qu’on va travailler ensemble avec « Nextconomy » ?

15:22 Jean-François Dinant : Bah déjà on est ouvert, vous vous abonnez à notre newsletter par exemple ! Vous allez voir sur notre site le contenu est mis à disposition de manière gratuite. Alors rien n’est gratuit dans la vie évidemment, on n’est pas une ASBL, mais on fonctionne avec des partenaires. Ce sont des acteurs de cet écosystème de l’avenir du travail qui ont un intérêt à être sur la place publique à un moment donné ou sur le podium pour pousser du contenu ou des innovations, et qui soutiennent la plateforme. Ce sont nos partenaires pour qui nous créons du contenu ou pour qui nous organisons aussi des événements. Nous sommes un média, il faut voir quand même média en fait, pour toutes ces entreprises : d’un côté les partenaires qui nous soutiennent et qui sont notre force en fait pour réaliser tout ce contenu mais on s’adresse vraiment à tout le monde. Donc tout le monde peut venir grignoter et consommer notre contenu de manière gratuite.  

16:17 Michel Godart : Alors qu’est-ce qu’on va trouver comme contenu ? Ça, ça va être la question qui va suivre forcément ! 

16:21 Jean-François Dinant : Alors notre contenu il est basé sur… (Michel : Tu peux donner quelques exemples ?) voilà. L’actualité, des interviews au niveau académique par exemple, au niveau politique, des études – On fait beaucoup d’études aussi – des livres blancs pour aller chercher l’information et là démystifier en fait. On organise des événements et on essaie de se placer à un niveau où on a une approche assez profonde de la thématique. Donc sur notre blog on ne va pas retrouver cinq astuces pour commencer bien votre journée tous les matins. Il y en a assez qui le font, ça c’est pas du tout notre scoop, c’est pas sur ce terrain qu’on joue, on joue vraiment à un niveau supérieur où on essaye de vraiment digérer l’information et de la rendre la plus accessible possible même si ce sont des thématiques assez pointues.

17:08 Michel Godart : Tu peux donner un exemple ou deux de thématiques qui sont vraiment « challenge » pour l’instant, qui sont dans les grands débats, et j’imagine aux sphères des CEO, et des actionnaires même, d’entreprises ?

17:17 Jean-François Dinant : Ben rien que l’avenir du travail, on essaie vraiment de gratter à ce niveau-là pour conscientiser. Et donc on a beaucoup d’interviews au niveau académique par exemple, parce qu’il y a beaucoup d’études qui sortent où il y a une prise de conscience, où se réveil des organisations, tout le monde cherche de l’information. Donc voilà, on va aller interviewer des CEO pour voir, pour comprendre leur approche du monde du travail aujourd’hui. Voilà, j’ai une dernière interview en tête, c’est celle de Odoo, que vous allez probablement connaître (Michel : Oui on connaît bien, oui) et qui a une façon de travailler assez dingue, complètement disruptif. Il n’y a pas de DRH par exemple, c’est incroyable ! Un sujet d’actualité aussi sur lequel on bosse énormément, et qui intéresse autant les organisations que les freelances, ce sont en fait toutes ces plateformes de « Matching » pour les freelances. Voilà, je suis freelance, je m’inscris sur une plateforme et je m’inscris sur une 2e et puis une 3e (Michel : Et pas que, les stagiaires sont concernés aussi d’ailleurs), oui, tout à fait, c’est le même principe. De leur côté les organisations cherchent les freelances, donc voilà comment trouver ce terrain de jeu commun ? Et bien, à ce niveau-là en fait, on est occupé à analyser ce marché parce que personne ne l’a fait jusqu’ici en Belgique. Et on se rend compte c’est une jungle complète en, oui c’est ça, ou l’organisation ne s’y retrouve pas et le freelance il ne sait plus où il doit aller non plus. Donc on va remettre tout ça en carte et en septembre on va sortir ce livre blanc qui va être un éclairage complet pour le marché en Belgique. Et là je pense que ça va bien percuter parce que ça va vraiment démystifier et éclairer tout ça.

18:51 Michel Godart : Mais c’est plus que de la communication. Moi si je fais une image, une métaphore, pour illustrer ce que je comprends de ce que tu me donnes comme information aujourd’hui. Je vous vois comme des grands spots qui vont s’allumer, et l’exemple de la carte pour éclairer les chemins de traverse qui sont face à nous c’est vraiment une belle métaphore je pense. Alors après le COVID il y a aussi des phénomènes qui se sont instaurés. C’est qu’on est passé à la digitalisation accélérée, ce qui a remis en question tout ce qui est lié aux tiers lieux, aux lieux de travail, qui est aussi un élément qui est en lien avec les contrats de travail. Est-ce que ce sont aussi des points sur lesquels vous apportez des réflexions ? Et ces points-là intéressant tout ce qui est le monde du « Facility Management » parce qu’on va vraiment avoir des entreprises maintenant qui vont être en full téléworking, en full télétravail, on va avoir des entreprises qui vont faire un mix entre téléworking et les coworkings, et les lieux, les locaux sur place. Et moi je vais aller pousser le bouchon un petit peu plus loin… Mon rêve ce serait de voir des coworkings qui grandissent avec, à l’intérieur, une crèche, une maison de repos, et une entreprise et une école, et une université, et que tout ce monde-là soit ensemble sur un même lieu. Est-ce que ce n’est pas ça le futur idéal du monde du travail si on devait vraiment être des grands utopistes tous les deux ?

19:57 Jean-François Dinant : Probablement, et en fait je viens de réaliser quelques interviews au niveau des coworking parce que c’est aussi une tendance que tout le monde regarde un peu de loin, qu’est-ce qui va se passer ? Et effectivement il y a eu un changement assez incroyable depuis cette fameuse pandémie. Et je viens de faire l’interview de quelques DRH qui ont fait une expérience, un « proof of concept », par rapport à une nouvelle application qui est sortie. Je me suis intéressée, non pas à l’application, mais à ce concept et savoir mais finalement quels sont les résultats ? Les résultats sont assez positifs et c’est très marrant parce que là-dedans y a aussi des boîtes qui, dans leur stratégie, il n’y a pas du tout le coworking, ça ne fait pas, à la base, ça ne correspond pas vraiment à leur ADN. Et donc c’est très intéressant de voir que ce DRH c’est de poser la question et a fait le test, c’est quand même génial de se dire « Je teste, ça ne correspond pas à ma stratégie mais je teste et je vais voir ce que ça donne » et la conclusion c’est quoi ? C’est qu’ils vont le faire ! Ils vont continuer à tester plus loin, parce qu’il se rend compte quand même, « un » : que ça répond à un besoin au niveau de leurs collaborateurs – même si le besoin est infime – mais ils pensent plus loin et ils pensent évidemment à son attractivité. Et il se dit « Mais je ne veux pas louper demain un talent qui se dirait : Bah, eux, c’est pas dans leur stratégie, moi je ne vais pas là » et donc ça c’est hyper intelligent et c’est aller plus loin que la stratégie actuelle, et ça c’est magnifique au niveau du travail.

21:14 Michel Godart : Tu sais ce qui est en train de se passer dans mon esprit ? C’est que je suis un peu frustré parce que j’ai envie de te réinviter pour une 2e ou une 3e interview parce que y a plein de débats sur lequel je voudrais te lancer. Et notamment moi il y en a un qui me touche beaucoup pour l’instant, qui sont les valeurs en entreprise. Il y a eu une toute une mode à un moment donné, où on mettait, il fallait absolument qu’une entreprise ait ses valeurs en avant. Mais il y a aussi un effet pervers où parfois une entreprise, j’ai l’impression, en tout cas pour certaines, elles mettent les valeurs en avant qu’elles ne sont pas capables d’assumer ou ne défende pas correctement. Et elles se disent qu’ils vont corriger le tir en mettant d’abord la valeur en avant puis finalement en assumant pas c’est une catastrophe. Donc c’est un peu le « value-washing », moi j’appelle ça le « value-washing », j’ai le sentiment que c’est un phénomène qui s’installe. Est-ce que c’est ce genre de constat aussi que vous pouvez parfois être amené à faire ?

21:56 Jean-François Dinant : Ouais à fond. Et même pour moi, bon ça n’engage peut-être que moi, mais pour moi toutes ces valeurs et cetera c’est souvent bullshit, c’est clair. Ce qui est important, et on a encore fait un événement récemment là-dessus, c’est le sens au travail, le sens que (Michel : Ben voilà) en tant qu’employeur (Michel : Le mot-clef) tu peux donner aux collaborateurs et le fait que le collaborateur trouve un sens dans le projet qu’il réalisé chez l’employeur ou dans l’organisation si on parle de freelancing. Et c’est ça qui est important, et d’annoncer des valeurs en général qu’on ne sait pas du tout assumer, ça fait bien sûr un site web, mais franchement (Michel : Il vaut mieux, il vaut mieux les taire) et voilà. Il en faut évidemment des valeurs, ce n’est pas ça, je ne dis pas le contraire, mais souvent ce n’est pas assumé et c’est effectivement du…. Ce n’est pas assumé ouais

22:39 Michel Godart : Est-ce que l’entreprise, maintenant que le COVID est passé par là et qu’elles ont été un peu secouées. Tu as le sentiment qu’elles ont plus facile de changer ? Alors je m’exprime : à un moment donné, est sorti le fameux livre de Frédéric Laloux, que tu as certainement lu aussi, « Reinventing Organizations ». Tous les RH ou les DRH avaient ce livre en exemple à la bouche et dans les pensées…. et pourtant… et pourtant, en entreprise, c’était pas forcément évident de passer à ce genre de concept où effectivement on casse les silos, on met des méthodes de fonctionnement et de hiérarchie complètement différents, un peu à l’exemple d’Odoo qu’on a cité tout à l’heure ! Est-ce que maintenant les entreprises sont plus souples, plus à l’écoute, de ce genre de changement impératif qui se dirige vers elles ?

23:18 Jean-François Dinant : Oui on a pas mal d’exemples comme ça dans les interviews. Les entreprises en fait testent ce genre de nouvelle gouvernance (Michel : Voilà) mais je pense vraiment qu’on est encore dans une phase de test pour beaucoup, mais c’est bien (Michel : Trop de timidité peut-être ?) oui et parce que c’est un changement assez violent quand même. En général c’est, au niveau « change » dans l’entreprise c’est solide (Michel : C’est costaud quoi). Et tous les collaborateurs, tous les talents d’entreprise ne sont pas spécialement enclins à ce genre de changement. Il y a encore beaucoup de gens qui ont besoin de guidance, en tout cas d’avoir des silos, d’autres pas. Donc c’est ce mixte qui est… et ça, beaucoup de respect pour les DRH qui mettent ça en place parce que c’est ce mixte qui est super important et qui doit être très lourd à gérer. Mais les résultats sont là, chez certains, et effectivement je pense que ça plaît à la nouvelle génération et pour répondre à la pénurie et cetera c’est probablement un des moyens assez efficaces : c’est de se présenter comme organisation complètement flexible, ça c’est clair. Mais je pense qu’on n’y est pas encore et que tout le monde teste un peu et attend de voir un peu les résultats, enfin, ce qui est normal, pour voir se mettre les choses en place qui correspondent mieux à son propre ADN évidemment.

24:26 Michel Godart : Alors le gros dernier débat avec lequel j’ai envie d’échanger avec toi, avant qu’on passe à nos trois questions RH, c’est y a une pénurie de talents. On le répète de plus en plus, dans de plus en plus de secteurs. Le COVID a joué aussi un rôle par exemple pour l’Horeca. Mais je vois parfois des petites piques ironiques aussi sur les réseaux sociaux passer avec des illustrations très, très pertinentes, c’est oui…. « Qui a encore envie de se faire exploiter dans l’Horeca » si j’ai envie de dire, tu vois ? J’ai vu passer cette affiche, ça m’a fait un petit peu sourire parce que moi j’en ai fait pendant de longues années et c’est vrai que c’était pas le job qui était le plus relax hein ? Ce sont des services coupés, des horaires de fou, souvent des bas salaires. Et quand on regarde bien les métiers en pénurie dans cette liste, c’est souvent les métiers où on « outsource » facilement le travail, où il y a des salaires qui sont souvent revus à la baisse, où il n’y a jamais vraiment une stabilité, des horaires difficiles, est-ce que quelque part les entreprises ne paient pas le prix de ne pas s’être conscientisée sur les attentes humaines par rapport à ça, avant, et que maintenant finalement c’est l’addition qui tombe et qu’elle ne fait que s’accroître ?

25:25 Jean-François Dinant : Oui on pourrait dire que de ce côté-là on est un petit peu en retard. Mais en même temps les choses se sont tellement accélérées pour tout le monde, je ne pense pas qu’on puisse pointer du doigt quelqu’un ou quelque organisation que ce soit, ou quelques stratégies que ce soit.

25:36 Michel Godart : Non, ce qui se passe c’est qu’il y a trop de changements en une fois peut-être ?

25:39 Jean-François Dinant : Il y a trop de changements une fois, beaucoup d’entreprises sont aussi trop conservatrices et ça on l’a surtout vu en France par exemple, où tout ce qui était télétravail c’était « waouh, trop dûr à mettre en place! » (Michel : C’est plutôt ce que, c’est plutôt ce que je veux pointer aujourd’hui ici je t’avoue) voilà. Je pense que nos entreprises en Belgique ont été hyper (Michel : Ébranlées) oui, mais se sont retournés vraiment très rapidement. Je pense que les vrais problèmes il n’y en a pas eu. Ce télétravail il y en a beaucoup qui y pensaient ou c’était déjà à moitié en place et en fait ça s’est fait de manière assez fluide. Mais très rapide.

26:09 Michel Godart : Et il y a eu une belle agilité qui s’est mise en place, on ne peut pas le nier, c’est clair, il y a eu des efforts qui ont été faits oui !

26:12 Jean-François Dinant : Exactement, cette agilité, et quand tu poses la question en interview c’est toujours ça qui revient. C’est d’ailleurs très difficile en interview de faire parler d’autre chose que l’agilité, voilà. Et je pense que les gens se rendent compte que leurs collaborateurs ont été hyper agiles aussi. Mais que l’organisation en même temps aussi s’est découvert une agilité à la limite qu’elle ne connaissait pas. Mais aujourd’hui, et la nouvelle liste est sortie au niveau pénurie des métiers, c’est affolant évidemment (Michel :C’est interpellant clairement) voilà. Alors ou bien on est là devant cette liste et on se dit « c’est interpellant, enfin, ou c’est affolant, et on a un problème » ou bien on se dit « Ok, il y a des solutions » mais là la réflexion elle est très profonde aussi et il faut pouvoir en fait se réinventer en interne et peut-être faire avec ce qu’on a et penser à un nouveau type de formation des gens. Et de recyclage de certaines personnes, ce n’est pas possible avec tout le monde, mais je pense que là il y a un boulot à faire. Mais ce qui est clair c’est qu’il y a un gap énorme entre les métiers qui existaient avant et les métiers de demain. Et on ne sait même pas encore les métiers qui vont exister après-demain, le gap est énorme, donc on est dans une phase charnière très importante.

27:22 Michel Godart : J’ai envie de rebondir en disant, on ne sait pas encore non pas le métier de demain mais dans l’heure… Parce que (Jean-François Dinant : Exact) je crois qu’on va passer à un rythme où ça va être une question de : ce ne sera plus des années, ce seront des mois, des semaines, et puis vite des heures, où les métiers vont disparaître et apparaître. Parce qu’avec l’intelligence artificielle, la robotisation, il y a plein de choses qui sont tellement en train de changer, les block Chain que tu as mentionné, la décentralisation, tout ça va secouer violemment le monde des entreprises et effectivement je crois que « Nextconomy » a déjà compris qu’il est hyper urgent de tirer l’alarme et de dire « Attention, soyons focus, informons-nous, anticipons, et surtout inspirons-nous » et je crois que là c’est la réponse que vous apportez. Donc merci, merci pour ça, merci pour eux. Est-ce qu’on a oublié des points qu’on pourrait citer pour « Nextconomy » ? Est-ce que tu aurais voulu parler d’autre chose encore ?

28:04 Jean-François Dinant : Non, je pense que ce qui est important c’est (Michel : On a fait le bon tour ?) voilà. C’est que si vous avez un intérêt dans l’avenir du travail ou s’il y a quelque chose qui vous intéresse, ben allez sur le site, vous vous inscrivez… (Michel : Alors on va rappeler l’URL, on va rappeler l’URL). Pardon, nextconomy.be (Michel : voilà) et vous vous inscrivez à la newsletter et là regardez un petit peu si le contenu que vous recevez vous convient ou pas, et puis je pense que le reste suivra. Mais je pense que ça va vous plaire.

28:29 Michel Godart : On a déjà parlé beaucoup d’RH finalement, je crois que mes trois questions ne seraient même pas utiles mais malgré tout je vais te les poser, c’est le rituel de clôture de ce podcast. Je vais te demander Jean-François, avec tout ce que tu viens de me donner comme élément et les questions un peu que je t’ai posée, et puis surtout de ton vécu, comment est-ce que tu aurais envie de définir un RH à ce jour ? Ou le RH du futur ?

28:47 Jean-François Dinant : D’abord je voudrais exprimer le fait que, et ce n’est pas du bullshit, c’est mon respect pour ce métier. Parce que je trouve que c’est incroyable comme ça couvre tellement d’aspects, de l’humain à la technologie. Et ça, je trouve ça incroyable ! Et ces gens doivent jongler, ces professionnels doivent jongler avec autant de compétences… Déjà donc, beaucoup de respect. Je pense qu’aujourd’hui le DRH doit avoir une vue complètement holistique, et on en parlait là tantôt, considérer en fait cette gestion totale des talents, c’est hyper important. Ce n’est pas un mot qui fait le buzz, tout simplement, ce « total talent management » c’est aujourd’hui et c’est demain. Mais il faut le faire dès maintenant, arrêtons avec cette vue complètement binaire : organisation – employée, c’est plus ça aujourd’hui, ça c’est important ! Je pense que c’est quelqu’un qui doit être constamment tourné vers l’innovation. Quand je vois aussi au niveau HR-tech tout ce qui arrive au niveau « tools » et cetera. Et là, dans la plupart des interviews que je réalise, ben forcément c’est une jungle pour ces professionnels aussi. Donc super important de pouvoir faire la part des choses et de prendre les Tools qui sont vraiment importants pour eux. Et puis avoir cette réflexion complètement globale et vraiment tournée vers les talents. Plus, voilà, organisation « voilà ce que j’offre » mais tous les DRH le savent, même au niveau recrutement, ça a complètement, enfin tout est inversé évidemment. Et il faut pouvoir inspirer les talents et les futurs collaborateurs pour venir travailler chez nous. C’est plus (Michel : Et puis aussi les faire évoluer) et les faire évoluer évidemment. Mais voilà, donc il y a une part de séduction, devenir un séducteur par rapport à tous ces talents, oui c’est assez fou. Et là-dedans j’ai retenu une interview que j’ai faite récemment d’Olivier Legrain, celle le CEO d’IBA, qui est un gars fantastique (Michel : Oui, je connais IBA), voilà. Et en fait le « quote » qui est sorti pendant l’interview, c’est devenu le titre de l’article, le titre percuté un peu mais c’est vraiment ce qu’il pense et c’est : « Prenez les gens pour des cons, et ils se comporteront comme des cons ». Et il a tout à fait raison évidemment, c’est un CEO qui dit ça, et il en tient compte. Et il sait qu’en fait, il pense, qu’il y a 20% des collaborateurs dans les organisations qui sont activement désengagés, donc c’est vraiment horrible, ce sont des gens qui travaillent contre l’entreprise, ok ? 

31:15 Michel Godart : c’est du présentéisme à la limite !

31:16 Jean-François Dinant : Voilà, mais on ne peut pas pointer ses collaborateurs du doigt, c’est d’abord l’organisation qui doit dire « Ok quand est-ce que ça a déconné ? » (Michel : Ouais, pourquoi on en est arrivé là ?). Pourquoi ils ne sont pas, ils sont arrivés là. Et en fait ce sont des gens qui doivent retrouver leur raison d’être et l’organisation doit trouver aussi sa raison d’être, c’est, on revient au sens (Michel : Au sens, voilà) évidemment, (Michel : J’allais te le faire dire) et c’est tellement important, et c’est pas de nouveau un « buzz World », c’est vraiment super important, ouais.

31:43 Michel Godart : Alors la deuxième question que j’ai pour toi c’est un effet « wow ». Alors généralement je propose ça pour des lieux qui inspirent parce que on a envie d’y travailler mais c’est plus large hein ! Donc si tu as eu un effet waouh dans ta carrière où ton parcours merci de partager. Si pas, qu’est-ce qui te donnerait un petit effet « waouh », qui fait briller les yeux, là où tu te dis « waouh, vraiment chouette »

32:03 Jean-François Dinant : En fait je reviens un petit peu en arrière dans ma carrière, au tout début. Et ce n’est pas un endroit mais c’est plutôt un moment qui a fait un peu cet effet wow. Et en fait c’est simplement la publication de mon premier article. Il y en avait déjà eu avant mais là c’était vraiment un article assez lourd, enfin pas lourd mais en tout cas assez important. En plus dans un magazine papier, on en a plus tellement maintenant, on écrit beaucoup pour le web en tant que créateur de contenu et ça c’est quand même un effet wow

32:31 Michel Godart : C’est ta touche de frisson là, qui te donne des frissons quand tu y penses, oui je vois, je vois. 

32:33 Jean-François Dinant : Oui tout à fait, exactement. On est en décembre 2014, j’arrive à prendre une interview de Willy Borsus, donc je suis invité chez eux, je suis là au 10e étage dans une tour à Bruxelles, un matin. Enfin génial, il me consacre du temps moi, tout nouveau rédacteur slash journaliste. Donc déjà c’est assez fantastique. L’interview se passe super bien, je pense que voilà c’est la publication de cette première interview. Quand tu vois le magazine, en plus l’interview faisait le cover. Voilà, en tant que créateur de contenu, consultant en « com », bah c’est, voilà, c’est un accomplissement. A ce moment-là c’est vraiment (Michel : Super) très chouette. Et je me souviens du titre aussi qui était en fait « Nous avons formé un gouvernement PME friendly » (Michel : Rires) et c’était vraiment ça que j’essayais de lui faire dire aussi et qu’on a pu publier quand même, bon c’était en 2014 évidemment. Et j’avais quand même posé la question au niveau RH aussi : « Quelle est votre vision des RH par rapport à votre propre cabinet finalement ? » et ça répond était génial aussi, ce qu’il avait dit « Ben écoute, en fait mon cabinet c’est une sorte de PME » et à ce moment-là on parle déjà un tout petit peu de télétravail et c’est rigolo il disait « Ben voilà on pense quand même à intégrer le télétravail ». Alors aujourd’hui si on devait reposer la question évidemment ben ce télétravail pffff, ça paraît tellement (Michel : Banal) banal, c’est, enfin…c’est très marrant. Mais on était en 2014 aussi.

33:47 Michel Godart : Ouais c’est pas mal quand même, c’est parlant. Alors la dernière question c’est justement ce : tu as l’opportunité d’avoir devant toi tous les RH, DRH et patrons d’entreprise du monde hein ? Pas que de la Belgique, on nous écoute partout, j’ai même été surpris qu’on nous écoute en Thaïlande. Tu aurais envie de passer quel message à tous ces gens qui au quotidien sont confrontés à repenser finalement le monde du travail ? 

34:07 Jean-François Dinant : Bah le message principal pour aujourd’hui c’est : vraiment les freelances sont, et je le redis, comme un éléphant dans la pièce, il faut arrêter. Les entreprises qui ne développent aucune vision ni stratégie autour de ces talents externes, qui intègrent l’entreprise, vont faire face à un problème… Donc là il faut vraiment se réveiller. Et je pense que le freelancing fait partie de la solution, donc voilà. Et puis un petit message en plus pour tous ceux qui nous écoutent, c’est que en tant que « Nextconomy » ben voilà, la rédaction et la création de contenus ben c’est notre core business et pour mon équipe je suis aussi à la recherche toujours de rédacteur. Ce sont des néerlandophones mais surtout francophone pour l’instant, donc des rédacteurs qui ont quand même (Michel : Une belle plume) une belle plume mais surtout un intérêt dans l’avenir du travail, qui aiment écrire autour de l’avenir du travail. 

34:57 Michel Godart : Oui pas mal, ben on lance le message, on espère que (Jean-François Dinant :Merci) vous aurez du retour. Alors merci de m’avoir consacré ta passion, ton temps, ton énergie, qu’on ressent bien. J’ai envie de dire « Reviens quand tu veux » parce que je crois qu’on a plein de débats à avoir avec quelqu’un comme toi, qui est en plein dans le corps du sujet de ce podcast. Et j’ai envie de dire aussi à nos invités, aux auditeurs qui nous écoutent, qu’une belle façon de te remercier pour ce temps que tu nous consacre, c’est déjà de partager ce podcast, de faire un like et peut-être même un commentaire et puis parlez-en autour de vous. Et si vous avez envie de venir à mon micro pour partager votre passion de votre métier, si vous avez envie de venir à mon micro pour échanger sur les thèmes RH, les valeurs en entreprise, ou tout ce qui est le futur du travail, sachez que vous êtes les bienvenus, c’est ouvert à tous, qui que vous soyez, il suffit d’envoyer un mail via la page de contact de : thepodcastfactory.org et je vous recevrai ici chez transforma bxl, qui est un espace de coworking et qui est notre sponsor principal, avec le plus grand sourire et la plus grande joie. A très bientôt, merci de rester fidèle et abonnez-vous. A bientôt, au revoir. 

35:52 Jean-François Dinant : Merci Michel

35:53 Jingle intro: Recherche de fréquence radio (mode anciens postes de radio : grésillements), une chaîne se capte et le son se stabilise : on entend « You’r listening The Podcast Factory »

35:58 Michel Godart : Ce projet podcast est une initiative de l’ASBL « The Podcast Factory Org » avec le sponsor de transforma bxl, innovation playground, et vous retrouver tous les épisodes sur le site what’s your story.be

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